"Il faisait chaud ce jour là, pas loin des 30°C probablement. J'avais décidé auparavant pour passer le temps de parcourir le sentier des Montagnards, nom absurde pour un chemin qui longe la mer. Le début du parcours est agité, en effet il correspond à l'accès à la plage. Les vacanciers en ce début d'après midi étaient au rendez vous. Ballons, bouées, pelles, râteaux, seaux, serviettes, gonfleurs, claquettes, raquettes, casquettes, gâteaux, sacs, cerfs-volants et autres objets aussi étranges soient-ils se dirigeaient de manières désordonnée vers la mer.
Le sentier continuait au travers d'une forêt de pin maritime, personnes ne s'aventuraient au sein de celle-ci, mis à part quelques retraités recherchant la fraîcheur de l'ombre à l'abri de leurs camping-cars garés non loin de là. Mais peu à peu le sable brûlant mêlé aux épines des pins, se faisait de plus en plus rare, jusqu'à ne laisser place qu'à un sentier fin et terreux aux abords des falaises, parfois quelques roches grises et rugueuses émergeaient de la terre sans grande conviction. Au bout de quelques kilomètres de marche, le sentier prenait fin et cela au niveau d'un ponton de l'autre coté de l'île. Ce ponton construit en planches de pin, aussi pittoresque soit-il, offrait une tranquillité sans égale. Elle était là. Elle regardait la mer, enfin je crois, accoudée au bois sec et salé. Le vent se jouait de sa chevelure brune, mais cela ne semblait pas la déranger. Son regard fixait toujours l'horizon, ligne sans fin ni commencement. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas ma présence. Ses doigts caressaient intimement le bois, ses pieds nus ressentaient la chaleur des grains de sable qui avaient voyagé jusqu'ici par la brise.
Je ne sais combien de temps nous sommes resté là, sans parler, à regarder au loin. L'astre solaire avait fini par passer en dessous de la ligne de flottaison de la sphère céleste, laissant place à une nuit étoilée sans lune. Soudain un éclair bleu illumina le ciel, puis un rouge et ensuite un vert. Le feu d'artifice venait de commencer. Les sifflements rapides annonçaient le départ des fusées puis les coups de tonnerres annonçaient la libération des couleurs et de l'émerveillement. Les étincelles colorées se mêlaient, s'entremêlaient, le ciel en devenait fou.
Je me tournais vers elle, mais le ponton était vide. Elle avait du partir lors des illuminations. Elle s'était évanouie dans la nuit, les éclats des fusées couvrant le bruit de son départ, je n'ai pu l'entendre partir, captivé par le spectacle, je n'ai pu la voir partir."
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